A.C.M. (Alfred Corinne Marié)
Démarche plastique
Issu d’un milieu modeste, il se tourne d’abord vers la peinture en bâtiment avant d’intégrer en 1968 l’École régionale supérieure d’expression plastique de Tourcoing. Marqué par une forte indépendance d’esprit, il quitte rapidement l’école et détruit la plupart des travaux réalisés à cette période.
Il reprend son activité artistique au milieu des années 1970, en s’installant dans l’ancienne usine familiale. Il y assemble d’abord des matériaux naturels et de récupération — cailloux, écorces, fils de fer — qu’il agence en sculptures autonomes.
À partir des années 1990, son travail évolue : il privilégie les rebuts mécaniques (machines à écrire, réveils, composants électroniques), qu’il transforme par des procédés chimiques et mécaniques (oxydation, ponçage, collage). Les traces d’usure, de rouille, les altérations visibles sont assumées et mises en avant, inscrivant l’œuvre dans une temporalité où la matière porte la mémoire de son usage et de sa transformation.
Les sculptures et assemblages d’A.C.M. sont marqués par une apparence « griffée », poussiéreuse, parfois « rongée par le temps ». Ces architectures — cathédrales, navires, labyrinthes — sont peuplées de miroirs, de personnages étranges, d’animaux fantastiques.
Son langage naît de la tension entre la précision du geste et l’altération de pièces techniques et de matières organiques, créant une ambiguïté entre l’industriel et le naturel. Le processus est itératif : il retravaille ses œuvres, alterne construction et dégradation, jusqu’à ce qu’elles atteignent une dimension quasi organique, comme en perpétuelle évolution dans une poétique de la matière.
Expositions notables
Oeuvres disponibles
Sans titre
A.C.M.
Assemblage de craies sculptées sur lames de plancher · 91x30x5 cm
Cette pièce du début des années 1980 marque un tournant majeur dans le parcours d’A.C.M. : pour la première fois, il « verticalise » ses assemblages sont désormais dressés à la verticale, comme des tableaux ou des panneaux muraux. Ce choix n’est pas anodin : il confère à l’œuvre une nouvelle présence physique lui donnant une dimension quasi architecturale.
L’œuvre se compose d’une série de craies sculptées, fixées méthodiquement sur des lames de parquet ancien, le tout encadré de bois. Le choix des matériaux est central. La craie, matériau scolaire, fragile et éphémère, est ici détournée de sa fonction utilitaire pour devenir élément sculptural. Chaque morceau est taillé, travaillé et lié par un fil de fer, puis fixé verticalement sur le support.
L’ensemble est organisé en rangées régulières, évoquant un classement rigoureux. Cette organisation fait écho à la rigueur scientifique d’un entomologiste : les craies deviennent des « spécimens » uniques, porteurs de la trace de la main de l’artiste, du temps, de l’usure. Ce système de présentation invite à une lecture attentive, presque analytique. Le jeu sur l’illusion et le détournement est central : la craie, support traditionnel de l’écriture ou du dessin, devient objet de contemplation.
Le parquet, matériau associé au sol, se retrouve érigé verticalement, inversant sa fonction première. Ce renversement des usages inscrit la pièce dans une logique de détournement, où des matériaux ordinaires sont réinvestis d’une charge plastique et symbolique. La verticalisation s’avère ici fondatrice : elle transforme l’objet en « tableau-sculpture », lui donne une frontalité et une monumentalité inédites dans l’œuvre d’A.C.M. Elle rapproche aussi l’œuvre du regard du spectateur, l’invitant à la scruter comme une vitrine de musée ou une planche d’entomologiste, renforçant les notions de collection, de mémoire, d’inventaire.
Sans titre
A.C.M.
Assemblage de plâtre et technique mixte · 55,8x35x2,5 cm
Cette œuvre marque une transition entre les assemblages de matière organique et le langage plastique que l’artiste développe à partir des années 1990, où il privilégie des matériaux de récupération issus de l’industrie et de la technologie.
Elle se structure comme un bas-relief ou un « paysage » stratifié : les couches de matériaux s’accumulent, se superposent, se croisent, composant une image à la fois chaotique et minutieusement orchestrée.
On y perçoit une tension constante entre la précision du geste et la volonté d’altérer, de désorganiser, de laisser la matière se dégrader. L’œuvre fonctionne comme une architecture mentale ou un fragment d’univers en ruine, invitant le spectateur à lire les traces, les cicatrices, les strates d’une mémoire matérielle.
Sans titre
A.C.M.
Assemblage de pièces électriques mixtes et d'objets divers · 61x41x23 cm
Cette œuvre de 2000, une architecture verticale foisonnante, évoque à la fois une cathédrale fantastique, une machine organique et un labyrinthe peuplé de figures énigmatiques.
Elle est constituée d’un assemblage minutieux de pièces détournées : engrenages, fragments de machines à écrire, éléments électroniques, fils de fer, éclats de miroir. On y aperçoit une multitude de personnages et d’animaux stylisés, insérés dans la structure ou perchés sur ses excroissances.
La verticalité de la pièce renforce son aspect monumental et invite le spectateur à la parcourir du regard, comme une cité miniature ou une machine impossible à décrypter dans sa totalité. La surface de la sculpture est volontairement oxydée, usée, parfois rongée, témoignant d’un processus de transformation et d’érosion maîtrisé par l’artiste.
Des couleurs vives ponctuent certains détails, accentuant la dimension narrative de l’ensemble et renforçant l’impression d’un monde en tension, à la fois poétique et menaçant.
Sans titre
A.C.M.
Assemblage de pièces électriques mixtes et d'objets divers · 34x38x30 cm
Cette œuvre de 2010 se présente comme une construction architecturale dense et foisonnante, évoquant à la fois une cité fantastique, une machine complexe et un paysage mental. Réalisée à partir de matériaux de récupération minutieusement sélectionnés — fragments de machines à écrire, circuits électroniques, engrenages, fils métalliques, éléments en plastique — elle porte les marques d’une transformation volontaire : oxydations maîtrisées, patine poussiéreuse, surfaces griffées, autant de signes d’une matière en tension, typiques de l’esthétique d’A.C.M.
La verticalité structure la composition. Tours, passerelles et plateformes s’élèvent et s’entrelacent, reliées entre elles par un réseau de tiges et de fils, comme un système à la fois fragile et savamment orchestré. L’ensemble est animé par une profusion de détails : petits personnages, animaux fantastiques, fragments mobiles figés dans l’élan, autant d’éléments qui suggèrent un mouvement mécanique, suspendu dans un état d’attente ou de silence.
Sans titre
A.C.M.
Assemblage de pièces électriques mixtes et d'objets divers · 38x46x25 cm
Cette œuvre se distingue par une « monumentalité miniature » et une densité architecturale remarquable. Elle est construite à partir d’un assemblage complexe de matériaux de récupération : fragments de machines à écrire, engrenages, circuits électroniques, fils de fer, éléments métalliques volontairement oxydés par l’artiste. Des personnages stylisés et des animaux fantastiques sont intégrés à la structure, comme autant de figures totémiques ou de présences énigmatiques.
La composition s’organise en une cité verticale foisonnante, où les module, les tours et les passerelles semblent à la fois autonome et organiquement relié à l’ensemble. L’aspect griffé, poussiéreux, et la patine rouillée révèlent un travail minutieux de transformation et d’altération de la matière, fidèle à l’esthétique d’A.C.M., une apparente fragilité côtoie la complexité mécanique et la mémoire des objets.
Horaires d’ouverture
Lundi au mercredi : fermé
Jeudi au samedi : 14h - 19h
Dimanche : fermé
Contact
Richard Solti
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