Le travail d’Hervé Bohnert explore les frontières de la perception, plongeant au cœur de la mortalité tout en célébrant paradoxalement la vie. Autodidacte et inclassable, il réinterprète les traditions des memento mori et des arts funéraires, convoquant les vestiges d’un passé ancien qui trouvent encore une résonance dans notre époque.

Son approche étend les limites de l’art brut vers des territoires rarement explorés. Au cœur de sa pratique réside une quête obsessionnelle de l’objet porteur d’histoire. Il sélectionne avec soin des photographies sépia oubliées, des sculptures baroques du XVIIIe siècle, des meubles Henri II ou encore d’imposantes cariatides.

Ces pièces, reléguées au statut de reliques négligées, sont méthodiquement dépouillées – comme « écorchées sculpturales » – pour révéler des formes squelettiques, témoignant d’une maîtrise

anatomique remarquable.